La Belgique, comme d’autres pays européens, aura vécu un automne de fin de siècle marqué par un réveil de la judéophobie. Jusque-là, les actes antisémites se comptaient, d’année en année, sur les doigts d’une main, mais l’onde de choc générée par la seconde intifada allait rapidement modifier la donne pour la communauté juive du Royaume, forte de 40.000 âmes. En 2001, 27 actes antisémites déclarés seront à déplorer, 51 l’année suivante, et 30 en 2003. Le Conseil de l’Europe s'inquiètera de la récurrence de ces incidents, et dénoncera l’antisémitisme – ainsi que le racisme – qui s’est développé en Belgique, à travers un rapport rendu public en janvier 2004. L’étude répercutait le malaise de Belges juifs qui «ont connu un renforcement très important du sentiment d’insécurité au cours des dernières années en Belgique».