Le génocide en chanson

Christophe Goossens |

Le 11 mai dernier, Mme Rajae Maouane, co-présidente d’Ecolo et conseillère communale à Molenbeek, diffusait sur Instagram un extrait d’une chanson intitulée «Wein Al Malayeen» interprétée par Julia Boutros, chanteuse libanaise connue pour sa proximité avec le Hezbollah et le régime dictatorial de Bachar Al-Assad.

Mme Maouane a reconnu une «maladresse» et s’est défendue en relevant que cette chanson était «extrêmement populaire dans le monde arabe» et qu’elle «existait même avant [sa] naissance». Elle s’est par ailleurs étonnée de la «violence» des réactions suscitées par cette diffusion, dont celle de la Ligue belge contre l’antisémitisme.

On ne peut cependant pas apprécier la portée de cet incident sans s’intéresser au contenu de la chanson diffusée par Mme Maouane.

La haine des Juifs et ses métamorphoses

Pierre-André Taguieff |

Depuis la fin du XIXe siècle, dans la plupart des pays occidentaux, le mot «antisémitisme», forgé en 1879 (Antisemitismus) par le publiciste socialiste Wilhelm Marr, est employé comme terme générique pour désigner l’ensemble des discours, des croyances, des pratiques et des formes institutionnelles qui, observables dans l’histoire, ont pour trait commun de manifester une hostilité à l’égard des Juifs, s’accompagnant chez leur ennemis (les «antisémites») d’un désir de rejet ou d’exclusion les visant, voire d’une volonté d’élimination.

Grand Angle sur le député antisémite Laurent Louis

Joël Rubinfeld |

Dossier exclusif de la LBCA sur le parcours du député Laurent Louis, son passage d'un antisionisme radical à un antisémitisme débridé, ses sympathies négationnistes et son attirance irrépressible pour les théories conspirationnistes. Élu le 13 juin 2010 à la Chambre des représentants, le député belge s'est depuis fait remarquer par ses harangues antisémites, racistes, antisionistes et conspirationnistes. Outre son obsession de la «question juive», c'est probablement son exploitation de l'affaire Dutroux qui aura fait couler le plus d'encre à son sujet, en particulier lorsqu'il divulgue les photos insoutenables de l'autopsie de deux victimes de Marc Dutroux, Julie et Mélissa, lors d'une conférence de presse.

Réflexions sur la judéophobie contemporaine: antisionisme, propalestinisme et endoctrinement islamiste

Pierre-André Taguieff |

Aujourd’hui, en France comme dans la plupart des démocraties pluralistes, les Juifs ne sont plus, à quelques rares exceptions près, victimes de discrimination à l’emploi, à l’éducation, au logement. Ils ont librement accès aux métiers des médias et de la culture, aux carrières administratives ou libérales, et ne font plus l’objet de discriminations dans l’accès aux postes de responsabilité politique. Mais, en France tout particulièrement, ils sont victimes de stigmatisations, de menaces et de violences physiques, provenant de nouveaux milieux sociaux, culturels et politiques qui n’ont plus rien à voir avec ceux qui portaient la vieille extrême droite antijuive. Ils sont aussi, parallèlement, victimes d’une diffamation globale permanente, entretenue par une partie du système médiatique, ralliée au point de vue «antisioniste», et relayant des rumeurs négatives à leur propos.

Mini-trip au cœur de l'extrême droite wallonne

Manuel Abramowicz |

Depuis toujours, un courant régionaliste et autonomiste fasciste a existé en Wallonie. Aujourd'hui, un nouveau rassemblement politique, le Front wallon, voit le jour. RésistanceS.be vous propose un petit voyage chez les Wallons d'extrême droite. Pour survivre sur l'échiquier électoral, la Fédération des nationalistes wallons (FNW), animée depuis 2009 par un des clans issus de l'implosion totale du Front national belge, propose pour les élections de 2014 un nouveau cartel électoral. Le nom choisi: Front wallon (FW). Une dénomination qui avait déjà été jadis celle d'organisations et mouvements politiques pas toujours connus pour leur appartenance à l'extrême droite. Durant l'occupation allemande du pays (de 1940 à 1944), un mouvement de résistance antinazie, à Liège, s'appelait en effet «Front wallon pour la libération du pays».