Une «Ligue contre l'antisémitisme» créée en Belgique
Une «Ligue belge contre l'antisémitisme» a été officiellement créée lundi à Bruxelles, à l'occasion de la Journée internationale de la mémoire de l'Holocauste.
«Nous entendons lutter contre l'antisémitisme sous toutes ses formes», a indiqué le président de la Ligue, Joël Rubinfeld, au cours d’une conférence de presse, expliquant la création de ce nouvel organisme comme une réponse à la recrudescence de l’antisémitisme en Europe «qui menace la cohésion sociale dans nos sociétés».
«Avant 2000, on comptait les incidents sur les doigts d’une main. Maintenant, il faut tous les doigts d’une salle remplie», a indiqué l’ancien président du CCOJB, le Comité de coordination des organisations juives de Belgique.
«Quand des gens défilent en rue en scandant mort aux Juifs. Ou lorsque la quenelle qui est un salut nazi inversé se relève et que le salut nazi se relève lui aussi, il faut cibler son combat».
Les résultats d’une étude publiée par l'Agence européenne des droits fondamentaux (FRA) en novembre dernier, sont particulièrement «effrayants» pour la Belgique où 88% des répondants ont estimé que l'antisémitisme a augmenté ces dernières années.
La Ligue compte mener un combat contre l’antisémitisme, entre autres, via un site internet. Un site qui fournira d’abord de l’information et sera dédié à la prévention. Comment? «La Belgique a un arsenal législatif qui est particulièrement bien fourni. Mais il est méconnu et on y accède difficilement. Via notre site, nous allons diffuser ces informations le plus clairement possible’», explique Isaac Franco, Vice-Président de la LBCA.
L’autre combat décrit par la ligue sera plus «répressif» et elle n’hésitera pas à demander l’application de la loi devant les tribunaux. La LBCA a déjà déposé une plainte auprès du parquet de Bruxelles à la suite des récents propos et gestes du parlementaire belge Laurent Louis, qui s'était d‘ailleurs invité à la conférence de presse de présentation. Louis avait reproduit la «quenelle», geste présenté comme anti-système mais que bon nombre d'observateurs qualifient de salut nazi inversé.
Prenant la défense de Dieudonné, il avait également en pleine séance du parlement contesté la Shoah et le nombre de ses victimes et en avait imputé la responsabilité, le financement et la mise en oeuvre aux Juifs eux-mêmes. Le CCOJB avait déploré la passivité du président de la Chambre des députés qui n’avait pas cru bon devoir expulser Laurent Louis «séance tenante» pour ses propos négationnistes.