ManiFiesta: le dangereux jeu de dupes du PTB

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Le PTB organise les 16 et 17 septembre prochains à Bredene-sur-mer sa «fête de la solidarité» annuelle, ManiFiesta: «un lieu d'expression pour tous ceux qui aspirent à un monde plus solidaire, dans toute sa diversité et dans toutes ses formes», dans les mots de son organisateur Rik Vermeersch.

Parmi les personnes invitées censées incarner cette aspiration, la Ligue Belge contre l'Antisémitisme (LBCA) s'inquiète en particulier de la présence du rappeur Medine et de celle de l’ex-fonctionnaire des Nations Unies Richard Falk.

Ancien Rapporteur spécial de l’ONU sur la «situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967», Richard Falk est coutumier de dérapages antisémites et conspirationnistes. En 2011, le Premier ministre britannique David Cameron «condamne avec force» Richard Falk pour avoir posté une caricature antisémite sur son blog. La même année, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon stigmatise ses propos conspirationnistes sur le 11 Septembre qui sont un «affront à la mémoire des plus de 3.000 personnes qui sont mortes dans cette attaque». En 2012, le Foreign Office le fustige pour avoir fait les louanges d'un livre antisémite. L’année suivante, le ministre canadien des Affaires étrangères John Baird dénonce sa «rhétorique antisémite».

Déjà à l'honneur de l’édition 2015 de ManiFiesta, le rappeur Medine figure à nouveau au programme de la «fête de la solidarité» du parti d’extrême gauche. La LBCA avait en son temps réprouvé cette présence qui «entach[ait] irrémédiablement l'événement lorsque l'on sait que ce rappeur français fricote avec nombre d'antisémites notoires tels que Dieudonné ou Kemi Seba et qu'il reprend à son compte le salut nazi inversé qu'est la quenelle.» La LBCA réaffirme sa position et dénonce l’imposture du PTB qui met en tête d’affiche d’un événement aspirant à «un monde plus solidaire, dans toute sa diversité et dans toutes ses formes» une personne qui appelle à «crucifier les laïcards» dans son titre «Don't Laïk», «trempe [sa plume] dans tous les encriers de l'intolérance: celui de la propagande djihadiste et des appels au meurtre de l'État islamiste» comme le souligne le philosophe Vincent Cespedes, et «aux yeux [duquel] les sionistes régissent le monde», comme le met en lumière le récent documentaire d’Arte sur «Les nouveaux visages de l’antisémitisme».

Par ailleurs, avec l’atelier «Palestine: 100 ans de complicité» également au programme de ManiFiesta 2017 où la Déclaration Balfour est présentée comme une «promesse effectivement tenue avec la participation du Royaume-Uni dans ce nouveau projet colonial occidental», le PTB participe de cette entreprise de délégitimation de l’État d'Israël que la «Working Definition of Antisemitism» de l’organisation intergouvernementale International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), cosignée par la Belgique et adoptée en juin dernier par le Parlement européen, assimile dans certaines circonstances à de l'antisémitisme.

La LBCA dénonce le dangereux jeu de dupes auquel se livre le PTB et s’inquiète du risque que fait courir le parti d’extrême gauche à la communauté nationale en général, et à nos concitoyens de confession juive en particulier.