Des inscriptions antisémites sur son courrier

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Il poste en Israël du courrier pour la Belgique: l’envoi n’est pas livré mais lui revient couvert d’insultes antijuives.

Entre Rishon LeZion, au sud de Tel Aviv, et Anderlecht, en Belgique, il sera difficile d’identifier l’auteur de ce nouvel acte d’antisémitisme qui indigne, révolte et inquiète. Ce dont Yves Biron, professeur d’auto-école en Israël est par contre certain, c’est qu’il lui a été impossible de faire parvenir le courrier adressé à son notaire de l’avenue Clemenceau, à 1070 Bruxelles.

Après quatre mois, le courrier, pourtant arrivé en Belgique, lui est revenu. Yves Biron, 56 ans, qui possède la double nationalité belge et israélienne, est choqué. «Le courrier m’est revenu parce que l’adresse du notaire à Anderlecht avait été rendue illisible. Par une croix gammée et l’inscription J FUCK», déplore-t-il. J pour Jews, Juifs.

Selon M. Biron, contacté en Israël, la poste israélienne a pu tracer le cheminement de l’envoi. L’enquête atteste que le courrier a quitté Israël et est arrivé à Bruxelles dans un centre de tri où la trace se perd pendant plusieurs semaines. Le courrier reprend alors le chemin d’Israël en raison du fait que l’adresse de l’expéditeur restait lisible.

L’envoi contenait divers documents liés à une succession, après le décès de la maman d’Yves. Il était posté en Israël le 22 août et expédié en Belgique le 25. Il est retourné en Israël après trois mois et demi, le 13 décembre. Il était confié à Israël Post EMS et bpost.

Une partie de la famille Biron est établie en Belgique, où Yves est né et a beaucoup vécu avant de s’établir à Rishon LeZion comme professeur d’auto-école. «Je suis convaincu que l’adresse de l’expéditeur n’a pas été effacée à dessein, pour faire en sorte que le courrier me revienne et que je reçoive l’insulte en pleine figure, réagit Yves Biron. Je me suis dit que ce n’était pas possible que de telles choses nous arrivent. Ça me fait trembler, quand je vous parle. J’aime beaucoup la Belgique, j’apprécie la politesse des gens mais cela, je ne le comprends pas. Ma famille a connu les camps. Nous, les enfants, avons souffert de ce que nos parents et les grands-parents ont enduré. Ça m’inquiète de savoir que l’antisémitisme peut se manifester comme cela, à tout moment. J’ai honte. J’avais l’impression que ça ne se passait plus.»

Depuis Tel Aviv, Yves Biron envisage diverses démarches, incite la poste israélienne à porter plainte à la poste belge, contacte l’ambassade d’Israël à Bruxelles, alerte les associations juives. «J’apprends que ce ne serait pas là première fois que du courrier à destination de la Belgique revienne en Israël tagué d’insultes antijuives.»

Joël Rubinfeld a été contacté. Pour le président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, «nous avons, une fois de plus, affaire à un de ces maillons anonymes de la chaîne antisémite. Il n’y a qu’une solution pour rompre cette dynamique de la haine: mettre fin au climat d’impunité ambiant en identifiant, jugeant et condamnant les auteurs de ces faits.»

GILBERT DUPONT

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