Les soldats «pots de fleurs», c’est fini!
Depuis le 15 septembre dernier, les militaires ne sont plus statiques en face des bâtiments dits «sensibles»: institutions, parlements ou encore bâtiments de la communauté juive. Une mesure qui provoque une vive réaction chez certains membres de cette dernière.
«C’est problématique. Cela expose bien évidemment la communauté à la menace djihadiste», commence Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme (LBCA). «Cette menace va pourtant monter d’un cran dans les semaines ou les mois à venir. Les terroristes ne sont pas en bonne posture en Syrie et en Irak. Ceux qui sont partis se former là-bas, vont finir par revenir», indique-t-il.
Pour Joël Rubinfeld, les rondes sont inutiles. «Des rondes toutes les 2 heures? C’est ridicule! Les terroristes préparent leur coup. Il leur suffit d’intervenir quand les soldats ne sont pas là».
«TRÈS COORDONNÉ»
Johana (nom d’emprunt) travaille dans un autre bâtiment de la communauté juive. Son point de vue est partagé. «Quand ils étaient tout le temps devant l’immeuble, c’était ingérable. Les équipes changeaient tout le temps, ils posaient sans cesse les mêmes questions et ils attiraient l’attention, en fait», explique-t-elle. «Ils se surnommaient ‘les pots de fleurs’ entre eux. Je ne suis pas sûre que c’était très utile mais cela restait rassurant».
Le président du CCOJB (Comité de coordination des organisations juives de Belgique), Yohan Benizri, ne souhaite pas commenter cette mesure. Il assure, toutefois, que «la discussion avec les autorités est permanente. Nous allons encore avoir une réunion cette semaine», assure-t-il. «Nous adaptons toujours le système de surveillance en fonction des ressources disponibles, tout cela est très coordonné».
En septembre, le ministre de la défense, Steven Vandeput, avait aussi assuré que le niveau de protection resterait le même sans donner davantage de détails.
ÉLÉONORE FEDOUL