Un fan de Mussolini au tribunal
Stefan Grech, un cadre de l’Union européenne, comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Bruxelles en novembre prochain, soit deux ans après les faits. En juillet 2015, il aurait agressé une autre fonctionnaire européenne avec une plaque commémorant Benito Mussolini. Il l’aurait également traité de «sale juive». Le prévenu nie les faits.
Ce sera donc deux ans après les faits que Stefan Grech comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Bruxelles pour répondre d’une agression envers une fonctionnaire des institutions européennes.
En juillet 2015, Stefan Grech, lui-même fonctionnaire de l’Union Européenne, aurait insulté de «sale Juive» une fonctionnaire italienne, non loin de la place du Luxembourg. Il l’aurait également frappée à l’aide d’une plaque commémorative en l’honneur de... Benito Mussolini, le fondateur du fascisme en Italie. «Un calendrier a été fixé, les audiences débuteront le 30 novembre de mémoire», nous commente Joël Rubinfeld, président de la Ligue Belge Contre l’Antisémitisme (LBCA). L’avocat de la LBCA, Me Christophe Goossens représente la fonctionnaire agressée, d’où le fait que l’association suit de près l’affaire.
«TUER TOUS LES JUIFS»
Les faits remontent à deux ans quasi jour pour jour, le 16 juillet 2015. Ce soir-là, Stefan Grech était sorti dans l’un des nombreux cafés à proximité des institutions européennes. Il aurait transporté sur lui une plaque en métal honorant le «Duce». Une fonctionnaire européenne lui aurait fait remarquer que Mussolini était «quand même un dictateur». Une remarque qui aurait finalement provoqué une bagarre. La fonctionnaire aurait été agressée avec cette plaque de métal. Elle s’en est tirée avec une commotion cérébrale, certificat médical à l’appui selon plusieurs médias qui ont couvert l’affaire à l’époque.
Stefan Grech l’aurait également gratifié d’un «sale Juive» et aurait déclaré «qu’Hitler aurait dû tuer tous les Juifs», selon des témoins. Dans une interview accordée au Times of Malta en juin dernier, Stefan Grech déclarait que «la version de la victime était grossièrement exagérée et ne reflétait pas la réalité.»
«C’était un incident. J’avais trop bu et je me suis querellé mais je ne suis pas raciste et je n’ai pas montré autant de violence qu’on le prétend», ajoutait-il au journal maltais. Ce cadre de l’Union Européenne n’est pas inconnu de la justice. En 2002, il a été condamné par les autorités maltaises, pays dont il est originaire, à six mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques.
Le tribunal correctionnel devra donc démêler le vrai du faux dans cette histoire. L’altercation aurait été filmée par des caméras de surveillances nous apprennent les journaux de l’époque.
TONY CHALOT