Un avocat victime d’antisémitisme
Dans la nuit de lundi à mardi, la voiture de l’avocat Christophe Goossens a été fracturée et vidée de son contenu, devant son domicile à Uccle. L’histoire aurait pu s’arrêter là, si le ou les auteurs des faits n’avaient pas souillé avec des excréments sa kippa et celle de son fils. Un acte clairement antisémite pour l’avocat qui a déposé plainte au commissariat.
Christophe Goossens, un avocat fiscaliste, a été victime d’un vol avec effraction dans sa voiture, devant son domicile d’Uccle dans la nuit de lundi à mardi. L’histoire aurait pu s’arrêter là, si le ou les auteurs des faits n’avaient pas souillé plusieurs kippas avec des excréments. «Banalité de l’antisémitisme», c’est ainsi que Christophe Goossens a qualifié les faits ce mercredi sur un statut Facebook.
Mardi matin, en rentrant dans sa voiture, l’avocat a constaté que ses affaires avaient été déplacées, ses documents éparpillés et qu’une veste avait disparu. Mais ce n’est qu’en sortant de son véhicule que Christophe Goossens a vu ses kippas alignées sur un muret. «Pourquoi, me dis-je, ce délinquant at- il sorti ces kippas de ma voiture? Je l’ai compris bien vite: il avait pris soin de maculer les kippas d’excréments sur leur face cachée, de manière à ce qu’en les ramassant, je sois physiquement souillé», indique-t-il sur son profil Facebook.
Pour l’avocat de confession juive, il n’y a aucun doute sur la nature antisémite de l’acte. «J’ai déposé une plainte au commissariat, mais on m’a fait comprendre qu’il n’y avait que très peu de chance de retrouver ceux qui ont fait ça», nous explique Christophe Goossens.
SYMBOLIQUEMENT BLESSÉ
L’avocat fiscaliste est également président de la commission juridique de la Ligue Belge contre l’Antisémitisme (LBCA) et il ne compte pas en rester là. «Ce geste imbécile me galvanise, il renforce ma détermination à mener plus que jamais la vie dure aux antisémites quels qu’ils soient», conclut-il son post Facebook. «On a essayé symboliquement de blesser, de souiller la foi d’un homme et c’est inacceptable», nous lâche-t-il.
«Je n’étais pas au courant de ce fait, mais je vais me renseigner. On ne rigole pas avec ce genre de chose, c’est tout à fait inacceptable et condamnable», nous confie Armand De Decker (MR), le bourgmestre de la commune d’Uccle.
«Il y a eu des vagues d’antisémitisme plus intense sur la commune, mais dernièrement c’était plutôt calme», nous assure Armand De Decker. «Il y a trois ans, une maison avait été taguée. On avait retrouvé l’auteur si je me souviens bien», se rappelle le bourgmestre, qui prend très au sérieux cette histoire.
«Un point est interpellant: on constate que l’antisémitisme, qui se cantonnait dans certains quartiers, dans les centres-villes, déborde désormais en périphérie. Nous avons déjà eu des cas à Uccle, mais on voit que le phénomène descend de plus en plus vers le sud. Bien qu’on ne puisse pas parler de pic d’antisémitisme», analyse quant à lui Joël Rubinfeld le président de la LBCA.