Un élu Défi dans la polémique à Schaerbeek
Le conseiller communal Mohamed Reghif a reçu l’ordre de son parti de nettoyer son profil Facebook.
Selon nos informations, un conseiller communal schaerbeekois a été fermement invité par son parti, Défi (ex-FDF), à retirer de son profil Facebook divers articles dont certains y figuraient quand même depuis déjà 2012.
L’élu, Mohamed Reghif, a dû retirer un papier soutenant que le calife Abou Bakr al-Baghdadi – le grand chef de Daech – s’appelle de son vrai nom Simon Eliott, est né de père et mère juifs et est un agent du Mossad. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres de ce que l’élu schaerbeekois postait sur son profil.
Secrétaire général du parti Défi, Marc Loewenstein confirme la polémique: «Mohamed Reghif a été prié de tout retirer. Il s’y est plié sans broncher et il y a déjà eu des suites: il a été recadré au niveau local (lire: à Schaerbeek). Je sais que certains attendent un geste fort et souhaitent son départ, son exclusion. Ce n’est pas si simple. Mais je peux confirmer qu’une procédure interne est ouverte par le parti, cette fois au nouveau national, dans le respect de nos statuts».
Parmi ceux qui attendent l’exclusion de M. Reghif par son parti, la Ligue belge contre l’antisémitisme et son président Joël Rubinfeld: «Il y eu un énième incident fin juin quand M. Reghif a posté sur son profil Facebook un article annonçant la soidisant arrestation à Bordeaux d’un Israëlien qui recrutait pour Daech et envoyait des combattants en Syrie».
Partageant visiblement ces thèses conspirationnistes qui accusent Israël et les Juifs d’être «derrière tout», Mohamed Reghif ajoutait sur son mur: «Tiens, tiens… mais qui trouve-t-on derrière le recrutement de jeunes désoeuvrés???»
Son parti a demandé à Mohamed Reghif de retirer des articles de la même encre sur l’attentat au car piégé de Burgas en Bulgarie en 2012, un autre encore accusant les Américains de payer des musulmans pour commettre des attentats.
Employé par la propagande nazie, le procédé d’accuser les juifs a fait partie de ceux qui ont conduit à ce que l’on sait. Si des Nemmouche se croient justifiés de commettre un attentat au Musée juif de Bruxelles ou de se faire sauter à Brussels Airport dans la file d’un vol pour Tel Aviv, c’est parce que l’endoctrinement est passé par des messages comme ceux-là.
Et c’est à ce niveau qu’en tant que mandataire public, un conseiller communal Défi est dans la polémique.
Pour Joël Rubinfeld, l’ordre donné à Reghif par son parti de nettoyer son profil Facebook ne suffit pas. «La LBCA attend un geste fort de la part d’un parti comme Défi porteur de valeurs démocratiques.»
En vue d’une réaction, nous avons tenté pendant 48 heures d’atteindre – par son GSM, par SMS et e-mails – M. Reghif, qui n’a pas répondu.
GILBERT DUPONT