Israël = Daesh : «Le PS doit exclure Saïd Naji»

La Meuse |


Les propos du conseiller socialiste verviétois Saïd Naji comparant l’État d’Israël à Daesh ont fait le tour des médias hier. Des propos qui font bondir la Ligue Belge Contre l’Antisémitisme. Son directeur réclame l’exclusion de Naji du PS.

«Cette comparaison est inacceptable.» Sans surprise, le directeur de la Ligue Belge Contre l’Antisémitisme (LBCA), Joël Rubinfeld, n’a pas apprécié les propos du conseiller communal socialiste Saïd Naji. Comme nous vous le révélions en exclusivité dans La Meuse Verviers de ce vendredi, ce dernier a publié ce commentaire sur Facebook: «Et oui Israël = Daesh = Haine = Inhumain.»

Une comparaison pour le moins douteuse qui fait bondir les démocrates de tous bords. Et qui fait réagir d’autant plus les représentants du mouvement de lutte contre l’antisémitisme. «Globalement, ça illustre le problème qu’on vit en Belgique, le sentiment d’impunité par rapport à ces “dérapages”. On commet une faute et après on s’en tire à bon compte en s’excusant.»

Le Verviétois, qui a depuis effacé ces propos et désactivé son compte Facebook, devra pourtant passer devant la commission de vigilance de la fédération verviétoise du PS. Mais pour le directeur de la LBCA, il n’y aura pas de sanction: «Il sera entendu, il s’excusera sûrement puis ça s’arrêtera là. Ça ne va pas! Il a tenu ces propos, puis il les a assumés. On se rend compte que c’est ce qu’il pense profondément. Donc, je pense qu’il faut une sanction à titre d’exemple. Il doit être exclu du parti, car il déshumanise de la sorte l’État juif. C’est bien de l’antisémitisme moderne. Quand on est un élu du peuple, on a un devoir d’exemplarité.»

Et Joël Rubinfeld de mettre en exergue le rôle trouble du PS, qui confronté précédemment à des cas de ce type avec Emir Kir (génocide arménien) et un conseiller de Molenbeek décrit comme supporter du Hamas, n’a jamais tranché dans le vif.

«Ils devraient s’inspirer de Benoît Lutgen, qui n’a pas hésité à exclure Ozdemir pour ses propos sur le génocide arménien, poursuit le directeur de la LBCA. Il est impératif pour les partis politiques en général d’avoir une réflexion là-dessus et d’appliquer une politique de tolérance zéro par rapport aux déclarations racistes, antisémites ou négationnistes. Sans ça, les personnes qui tiennent de tels propos pourraient en contaminer d’autres. Les passages à l’acte sont toujours précédés de la libération de la parole. Et ça m’interpelle qu’on soit confronté à de telles dérives à Molenbeek et à Verviers…»

BRUNO BECKERS