Propos antisémites à l'école: la Ligue contre l'antisémitisme tire la sonnette d'alarme
Un jeune garçon de 12 ans a récemment quitté l'athénée royal Uccle 2 à la suite d'insultes à caractère antisémite et fréquente dorénavant une école juive.
La Ligue belge contre l'antisémitisme (LBCA) a tiré vendredi la sonnette d'alarme sur le fait qu'en quatre ans, il s'agit du cinquième cas connu d'un élève juif ayant fait l'objet d'insultes antisémites dans une école bruxelloise. «Dans la plupart des cas, la victime a dû quitter l'école alors que le bourreau y est resté. C'est une double injustice et une double peine», a estimé le président de la Ligue, Joël Rubinfeld.
«Le 5 février dernier, Samuel, un élève de 12 ans scolarisé à l'athénée royal Uccle 2, a été insulté par un condisciple, qui lui a dit ‘dégage, sale juif’. Samuel qui avait frappé l'élève qui l'avait insulté, a écopé d'un jour d'exclusion. Dans un premier temps, l'élève qui a proféré l'insulte antisémite n'a pas été sanctionné, puis l'a ensuite été pour ‘insultes’ uniquement. Le proviseur de l'établissement a en effet refusé de caractériser les insultes et a donc minimisé les faits», a indiqué Joël Rubinfeld.
«L'administration générale de l'enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles a quant à elle estimé qu'au vu du contexte actuel de stigmatisation de certaines communautés, il ne lui semblait pas opportun de revenir sur cette affaire désormais clôturée. Si l'élève qui a proféré les insultes antisémites s'appelait Jean-Baptiste, le dossier aurait-il été clôturé? Nous comptons interpeller la ministre de l'Enseignement sur cette question car au nom de la lutte contre le racisme, on fait du racisme en donnant un passe-droit à l'antisémitisme à certains», a-t-il conclu.