La Div a laissé passer la plaque “SS”
La Ligue contre l’antisémitisme offusquée demande au SPF Mobilité de Jacqueline Galant de radier cette immatriculation personnalisée.
La Ligue belge contre l’antisémitisme a saisi, hier, le SPF Mobilité, après avoir appris, photo à l’appui, que la Div avait autorisé un particulier propriétaire d’une Mercedes à immatriculer celle-ci: “SS”.
Hier midi, Audrey Davister a pu confirmer que la Direction à l’immatriculation des véhicules (Div) ne s’était pas opposée à cette demande d’immatriculation personnalisée.
Les règles en la matière interdisent pourtant les immatriculations présentant un caractère offensant.
Au SPF Mobilité, la porte-parole de Jacqueline Galant confirmait l’ouverture d’une enquête interne dont le résultat pourrait aboutir au rappel de la plaque minéralogique et à sa radiation.
La photo ayant été prise en septembre 2015, la Mercedes immatriculée “SS” a pu circuler plusieurs mois en Belgique visiblement sans choquer grand monde, en tout cas pas davantage qu’elle n’avait perturbé l’employé de la DIV. Faut-il rappeler que la Schutzstaffel (de l’allemand “escadron de protection”), plus communément désigné par son sigle SS, fut l’une des principales organisations du régime nazi.
Les premiers renseignements disponibles au SPF Mobilité tendaient à exclure que le propriétaire de la Mercedes ait voulu faire l’apologie des escadrons du troisième Reich, à travers la plaque minéralogique de sa voiture. Selon la porte-parole, l’immatriculation correspond en effet aux initiales de ses nom et prénom.
Quelle que soit la motivation de cette personne, il est tellement évident, pour Joël Rubinfeld (de la LBCA), qu’une “plaque dont la connotation est si lourde ne devrait pas pouvoir circuler dans nos routes. Même s’il n’y avait pas d’intention, qu’un propriétaire ait eu cette idée est au minimum une faute de goût. Je m’interroge encore sur les intentions réelles de cet automobiliste. D’autre part, qu’un fonctionnaire de la Div ait laissé passer une telle demande rend perplexe.”
De même que le peu de réactions pendant des mois, la Ligue belge contre l’antisémitisme ayant été la première à réagir, et à s’offusquer, hier. “La plaque a été photographiée à Knokke.”
Pour rappel, les plaques à caractère raciste, injurieux ou se référant à un parti politique sont interdites.
Et Joël Rubinfeld rappelle que la communauté juive a souffert plus que toutes mais n’est pas la seule à avoir subi les exactions nazies.
GILBERT DUPONT
