«La prochaine manif doit être interdite»
Dire que la Ligue Belge contre l’Antisémitisme (LBCA) est remontée après les événements de samedi est un euphémisme. Son président, Joël Rubinfeld, fustige «la politique de l’autruche», pour reprendre ses termes, du bourgmestre Yvan Mayeur (PS). «Nous l’avons interpellé à quatre reprises avant la manifestation mais nos mails et coups de fil sont restés sans réaction. Nous lui avons fait part de notre surprise vis-à-vis de sa politique du «ni-ni», la manifestation étant non autorisée mais non interdite. Certains signes avant-coureur nous inquiétaient et ce qui devait arriver est arrivé.»
Pour lui, «le ton de la marche était, entre autres, donné par l’affiche officielle représentant un monceau de cadavres coiffés du keffieh (référence aux Palestiniens) et vêtus de l’uniforme des prisonniers des camps d’extermination nazis (référence aux Juifs).»
Alors que des bruits font état d’une nouvelle manifestation pour le 25 et/ou le 27 juillet, la LBCA reste plus que jamais aux aguets. «Nous reprendrons contact avec Yvan Mayeur ce mardi et nous aviserons en fonction de sa réponse», ajoute-t-il, estimant que le bourgmestre avait «démissionné». «Ce renoncement politique est inacceptable et inexcusable. C’est lui qui a la légitimité d’interdire la prochaine manifestation. S’il n’est pas capable d’assumer ses responsabilités, il peut les passer à quelqu’un d’autre.»
D’ici là, «nous avons d’ores et déjà décidé de porter plainte auprès du procureur du roi de Bruxelles concernant les agressions verbales et physiques antijuives qui ont émaillé la manifestation, sur base des témoignages et des images qui nous sont parvenues.» Nous avons tenté de joindre Yvan Mayeur pour avoir sa réaction mais nous ne sommes pas parvenus à le toucher ce lundi 21 juillet.
CHRISTOPHE VANCUTSEM