Agression antisémite et «Mort aux Juifs» lors d'une manifestation «non autorisée mais non interdite» par le Bourgmestre de Bruxelles

LBCA |


La Ligue Belge contre l'Antisémitisme (LBCA) dénonce les violences antisémites et les dégradations publiques survenues pendant la manifestation anti-israélienne qui, au mépris de la loi, a investi le centre de Bruxelles ce samedi 19 juillet 2014.

A l'issue de cette manifestation, 200 à 300 participants se sont en effet livrés à des actes de violence aux abords de la Gare centrale où, armés de chaises et de panneaux routiers arrachés, ils ont scandé «Mort aux Juifs», brisé de nombreuses vitrines de magasins et endommagé des véhicules garés sur son parcours.

Une dizaine de manifestants s'en est aussi pris à un couple d'une trentaine d'années qui se promenait dans le quartier, aux cris de «Il est juif!». Le «Juif» présumé a ainsi reçu plusieurs coups de la part de cette meute déchaînée.

Par ailleurs, la LBCA a appris avec stupéfaction que la police de Bruxelles avait suggéré aux responsables d'une synagogue située sur le parcours de la manifestation de retirer la pancarte de rue signalant le lieu de culte, plutôt que de prendre toutes les mesures nécessaires à sa protection. La LBCA s'interroge sur le point de savoir si, dans cette même logique démissionnaire, il aurait aussi fallu conseiller à nos concitoyens juifs qui se seraient trouvés sur le parcours de la manifestation de fermer le dernier bouton de leur chemise si d'aventure ils portaient une étoile de David autour du cou.

Outre la responsabilité directe des assaillants antisémites et des manifestants qui ont proféré des appels au meurtre des Juifs, la LBCA pointe du doigt la responsabilité du Bourgmestre de la Ville de Bruxelles Yvan Mayeur pour sa gestion calamiteuse et inconséquente de cette manifestation «non autorisée mais non interdite» par lui.

La LBCA avait pourtant, à quatre reprises ces derniers jours, alerté Yvan Mayeur quant aux débordements prévisibles d'une telle manifestation dont la tonalité était, entre autres, donnée par son affiche officielle représentant un monceau de cadavres coiffés du keffieh (référence aux Palestiniens) et vêtus de l'uniforme des prisonniers des camps d'extermination nazis (référence aux Juifs).

Cette accumulation de manquements et de renoncements dans le chef du Bourgmestre de la Ville de Bruxelles constitue une faute politique majeure dont il convient de tirer les conséquences.

La LBCA rappelle que le droit à manifester est un droit fondamental de notre démocratie et que manifester pour exprimer son soutien aux Palestiniens, aux Israéliens ou à quelqu'autre peuple que ce soit est parfaitement légitime. En revanche, user de cet acquis de la démocratie pour répandre la haine contre un groupe de personnes sur base de sa nationalité, de sa race, de sa couleur de peau, de son ascendance ou de son origine nationale ou ethnique n'est pas tolérable, et contrevient tant à la loi du 30 juillet 1981 contre le racisme et la xénophobie qu'à l'éthique qui devrait inspirer toute action politique.

La LBCA a d'ores et déjà décidé de porter plainte auprès du Procureur du Roi de Bruxelles concernant les agressions verbales et physiques antijuives qui ont émaillé la manifestation «non autorisée mais non interdite» de ce samedi.